Regard sur l’octogone Des fenêtres comme des trous, rassemblant toutes les ombres, comme des non-dits. Un point aveugle de la façade, ou des yeux fermés. Un visage à lire, un visage qui ne se laisse pas regarder. Autour du bâtiment, zéro vie. Des murs glacés, des aspérités rosées aimantant le regard. De loin, on s’éloigne des façades dorées à l’or fin, baignées par un soleil fou furieux. On s’éloigne jusqu’au moment où cinq silhouettes apparaissent sur un pont blanc, dans la lumière. Au-dessus, des nuages joufflus s’effilochent dans un courant d’air à peine refroidi. Nouveau regard sur l’octogone foncé Re g ard caméra — de droite à gauche, de gauche à droite. Balayage rapide de l’espace. L’obscurité se déplace d’un point A à un point B. Elle ressort des immeubles monolithiques du front de mer, dont la pierre blonde respire naturellement, absorbant les graines de lumière qu’elle rejette aussitôt. Deux bateaux blancs glissent sur la mer ondulée et lumineuse. Un point blanc sur un miroir ...
textes issus d'ateliers d'écriture animés par Martin Chabert