J'ai reçu un écrit provenant d'une jeune femme.
J'hésite face à sa démarche, elle dresse le portrait d'un homme plus âgé qu'elle.
Que lui reproche-t-elle à cet homme ?
D'avoir la trentaine ? La quarantaine ? De lui avoir mal parlé ?
Cela reste discutable.
Les mots il les a employés dans un contexte précis.
Il y a le dire et le dit, le signifié et le signifiant. Elle est au milieu de tout cela et elle patauge.
Elle parle de cet homme sans en parler. Elle se perd, elle est aspirée par son langage à elle, elle bute sur les mots.
Que lui reproche-t-elle ?
De vouloir paraître trop respectable, de jouer la carte de l'humanité.
Elle dit qu'il surjoue. Elle pense qu'il porte un masque.
Cette jeune femme, elle en fait trop.
On ne peut tout de même pas demander à cet homme de clarifier ses intentions, en deux mots ou en deux phrases ce serait impossible.
Elle aurait pu quitter le bureau où elle était enfermée en face de lui ! Il ne l'avait pas sequestrée. Elle n'en serait pas là aujourd'hui.
On me dira que je la juge. Non, je ne la juge pas. Je ne la comprends pas c'est tout.
Certes, il aime ce qui fait tape à l’œil, les vêtements bien coupés et les stylos Dupont.
Certes, il veut qu'on le regarde, il veut qu'on l'admire.
Certes il serre beaucoup de main tous les jours.
Elle, elle n'aime pas qu'on l'approche comme ça.
Elle, elle n'aime pas qu'on insiste. Lui, il insiste. Il veut que tout le monde sache qui il est.
C'est pour cette raison qu'il occupe autant de place dans l'espace public.
Cet homme qui veut envoyer de lui une figure presque christique elle ne l'aime pas voilà tout !
On n'y peut rien c'est comme ça ! C'est tellement subjectif l'image qu'on reçoit des autres !
Lui, il veut montrer qu'il a réussi dans la vie qu'il peut tout obtenir.
C'est ce qu'on croit quand on le voit.
Cette jeune femme que veut-elle à la fin ?