Il vendait ce que je rêvais de posséder : une vue claire sur mon passé. C’est ainsi qu’on me l’avait présenté. Qui était-il ? Que vendait-il qui puisse appartenir à mon passé ou du moins m’en rapprocher ? Je marchais d’un pas assuré et régulier sans regarder autour de moi, car ce n’était pas dans ce paysage que je cherchais une réponse. Certaines images appartenant à mon passé et d’autres encore inconnues se mêlaient dans ma tête sans former de cohérence. La dichotomie ressentie entre mon corps et mon esprit était à la fois plaisante et honteuse. On me le reprochait assez à l’école : « Tu es complètement ailleurs », « Mais tu rêves ? » C’est ainsi que je me dirigeais vers le marché du passé, qu’on m’avait indiqué être non loin d’un cimetière. À dire vrai, je ne me rappelle plus qui me l’avait indiqué ni dans quelles circonstances, mais à choisir entre le doute et la certitude, je choisis la force d’y croire. Je mourais d’envie de trouver, au marché du passé, ce qui me manquait. Il fall...
textes issus d'ateliers d'écriture animés par Martin Chabert