Maître Pozzo, Je vous écris de ce lieu dérobé, où votre inconséquence m’a conduit. Inutile de vous rappeler la peine encourue à l’issue de votre procès. Le roi Narcisse IV ne plaisante pas avec les histoires de reflets. Vous, mon maître, devez payer l’amende et 1000 Florins et régler le problème des miroirs à double face, installés sans autorisation dans vos domaines, ceux-ci perturbant les déplacements des chars fleuris du Souverain. D’autre part, le Roi vous ayant surpris dans une situation délicate où votre manque d’empathie a provoqué un drame exemplaire, a rajouté 30 degrés à la sanction. C’est moi que vous avez désigné, de fait, comme le permet votre position sociale, pour subir la sentence à votre place. C’est ainsi que cela a toujours été, entre les classes de notre royaume. Lorsque le camion m’a emporté, j’ai vu la vallée une dernière fois, avec ses protubérances ondoyantes et ses alcôves légèrement blondies. Plus loin, à la frontière de notre monde, l’espace s’est fait plus p...
textes issus d'ateliers d'écriture animés par Martin Chabert