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Affichage des articles associés au libellé Christelle Gallego

Tinou, fille des rues, par Anny Galopin et Christelle Gallego

C’était l’hiver. Alors que j'étais à la recherche d’un poêle à charbon pour réchauffer mon espace de vie, avec quelque chose d’un peu vieillot, je fus saisie par une image et une scène étonnante : une jeune femme avec une chatte dans son sac à main, entrait dans le magasin où les flammes d’un appareil de chauffage avaient retenu mon attention. Que venait-elle faire là ainsi accompagner ? Minette était le nom de l’animal inscrit sur le sac à main… À cette appellation qui ne prêtait pas à confusion, était associé un autre nom Tinou. Pour moi, il n’y avait aucun doute. Ce deuxième nom était celui de la jeune femme, maîtresse, incontestée et incontestable de minette. Tinou, Tinette, la Tinoune, la fille facile, la granduche, la blondasse du coin de la rue, la matronne, la patronne, la yeux bleus amandes, celle du 54 rue Andre Antoine, la bonsoir c’est combien, Fille des rues, des trottoirs, des pavés, des on l’aime bien, Tinou, elle est si belle et si gentille, on l’aime bien qui ça ? ...

Tout devient clair maintenant, par Christelle Gallego

Celui avant l’aimait mieux, l’aimait plus fort. Il devait adorer ses collants verts lui. Elle est lascive, méridienne pourpre et dévore le livre de celui qui… Elle rit comme une tordue, et j’ai envie de lui tordre le cou, à l’autre, et de brûler une à une les feuilles dans l’âtre. Elle est belle, putain qu’elle est belle ! La couverture patchwork sur les cuisses, celle tricotée par sa mère, qu’elle ne lave plus jamais. Son thé au jasmin qui embaume la paille japonaise soleil des murs. Son chignon mi-fait, mi à faire. Une baguette du resto aux saveurs du dragon dans les cheveux. Connaître par cœur le mouvement qu’ils font, tels des derviches tourneurs capillaires infinis. Si elle se retourne, c’est qu’elle m’aime vraiment ! Dans 3, 2,1 Elle me sourit, Jackpot ! J’ai gagné le super bonus ! Un baiser au coin de la joue, au bord des lèvres, à la frontière du rêve et l’interstice de l’amour. Moi, je la regarde comme une louve, comme La Joconde, je ne suis qu’une larve de Brive-la-Gaillarde....