Regard sur l’octogone
Des fenêtres comme des trous,
rassemblant toutes les ombres,
comme des non-dits.
Un point aveugle de la façade,
ou des yeux fermés.
Un visage à lire,
un visage qui ne se laisse pas regarder.
Autour du bâtiment,
zéro vie.
Des murs glacés,
des aspérités rosées aimantant le regard.
De loin,
on s’éloigne des façades dorées à l’or fin,
baignées par un soleil fou furieux.
On s’éloigne
jusqu’au moment où
cinq silhouettes apparaissent
sur un pont blanc,
dans la lumière.
Au-dessus,
des nuages joufflus s’effilochent
dans un courant d’air à peine refroidi.
Nouveau regard sur l’octogone foncé
Regard caméra —
de droite à gauche,
de gauche à droite.
Balayage rapide de l’espace.
L’obscurité se déplace
d’un point A à un point B.
Elle ressort
des immeubles monolithiques du front de mer,
dont la pierre blonde respire naturellement,
absorbant les graines de lumière
qu’elle rejette aussitôt.
Deux bateaux blancs glissent
sur la mer ondulée et lumineuse.
Un point blanc
sur un miroir d’eau salée.
S'agit-il de réinventer la ville
comme si elle était enfermée
dans la peau d’un ange
ou d’un démon ?
Des murs
couleur NEUTRE
rien d'autre.
La lumière À TRAVERS
La lumière née LA NUIT.
Rien égal tout (?) INTERROGATION
Pont égal PIERRE
Pont égal FER DUALITÉ
Un mot égal quatre lettres. ÉGALITÉ
Nuage joufflu égal FORME
REBONDIE
Nuage égal BLANC
Retourner au début où il n'y a RIEN.
Un souffle d'air
Égal LÉGERETÉ
Égal immatérialité.
Égal question ouverte OUVERTURE
Un point d'interrogation égal FORME SIMPLE
Rien n'est SIMPLICITÉ
Déplacement de la lumière d'un point A à un point B LINÉARITÉ
Ligne invisible INVISIBILITÉ
Ne rien voir IMPOSSIBILITÉ
Chasser l'ombre OBSCURITÉ
Diluer les ASPÉRITÉS
Lisser LE REGARD
Diluer LA MATIÈRE
La matière pose QUESTION(S)
Le coup d’œil est UN COUP PORTÉ
Ne rien INVENTER
Les choses sont là POURQUOI Y TOUCHER ?
Le factuel NE MENT PAS.