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Articles

Affichage des articles du novembre, 2025

Sylvain, par Corinne Gotnich

Hier j'ai trouvé un sac à dos noir chez Zara précisément. Zara Boutique de fringues anonymes. Des fringues suspendues dans des linéaires. Pourquoi cette jeune femme a-t-elle abandonné ce sac dans une cabine d'essayage ? Aurait-elle déposé un épisode de son passé ? Passé douloureux ? Passé amoureux ? Un épisode nommé Sylvain. Pourtant quand je l'ai contacté il m'a dit qu'il n'avait jamais entendu parler d'elle. Comment est possible de dire : De qui me parlez-vous ? Je ne vois pas qui elle est. Mon numéro de portable je lui ai peut-être donné il y a longtemps. Je suis passé à autre chose. Si vous le voulez bien on va en rester là ! Comment est-ce possible d'avoir une mémoire et aucun souvenir ? Alors j'ai repris la parole : «  Elle portait un chouchou blanc comme la neige dans ses cheveux. Autour de son cou était enroulée une écharpe bleu turquoise. A l'oreille gauche elle portait un piercing, ce bijou était raffin...

Homme libre, par Corinne Gotnich

J'ai vécu en homme libre. J'ai tout fait comme il faut Je suis honnête il est vrai que mon moi déborde, un peu comme celui de Jean-Jacques Rousseau dans les Confessions. Cependant ma pensée n'est pas étriquée ! Ce sont les autres qui comptent car je suis généreux moi !  Je suis vertueux aussi. La preuve, je ne me suis jamais plaint de rien. Même quand je travaillais quinze heures par jour je trouvais le moyen de sourire aux autres. J'étais satisfait de moi-même.  Dans ma vie tout est lié même mon écriture, très droite, très lisible. J'ai un esprit rigoureux moi.  On a toujours plaisir à me rencontrer même quand je pense à mes affaires, Il fallait que je travaille pas seulement pour les autres. Je suis une figure presque christique.  Ma vie sociale a été exemplaire. Ma vie affective en revanche a été moins éclatante.  Mon épouse bien plus jeune que moi passait  beaucoup de temps en thalasso et au club de bridge. Quand je lui disais qu'elle s'écartait du droi...

Éternel retour, par Corinne Gotnich

Fondu au noir Petit matin s'extirper  Le réveil sonne il insiste son standard. Dormir sans rêve c'était bien  Oublier ce qui s'est passé. Ça s'est passé quand ? Est-ce que ça s'est passé d'ailleurs ailleurs ? Allumer la lumière Allumer la lumière électrique caresser le bouton noir de la lampe bleue posée sur la table à côté du lit. Enfouie dans l'oreiller violet Respirer le tissu. La main sort du lit Le pied sort du lit l'air libre l'agresse un peu Il le mord un peu quand même. Aller vers la baie vitrée relever le store sans bruit. Décoller la nuit collée à la fenêtre. Il y a le bruit léger comme un roulis au fond de la rue, le bruit décolle à peine le bruit qui vole Le bruit qui voile Le bruit un voile déchiré. Et le pied sur le tapis Et la main elle est posée où ?  Penser à la vague Pensée vague diluée dans la couleur blême La vague lèche le sable mouillé Lentement l'écume blanche comme une dentelle légère se pose et disparaît avalée. Jaillisse...