— Sais-tu que tu me fais trouver sans attendre, ni me tromper, les livres dont j’ai besoin, pour répondre aux questions qui m’assaillent ? — Sais-tu que j’entends les héros des romans qui t’habitent, quand ils ont envie d’être sortis des rayons où ils sont serrés et obligés de se taire ? Je me permets alors d’en faire sortir plusieurs à la fois, et je me régale, en passant d’un livre à l’autre, sans me soucier de les terminer obligatoirement. Je m’appelle alors Madame Colibri, celle qui picore, comme l’oiseau de son nom, partout dans le cœur des fleurs. Alors, mon imagination se déploie, et m’inspire pour écrire, moi aussi. — Sais-tu que sans toi, je serais morte désespérée, depuis longtemps, enfermée que j’étais, dans une dépression redoutable ? On l’appelle dépression mélancolique ! Drôle de mélancolie, crois-moi… Tu m’as nourri de toutes tes richesses, mieux que ce qu’aurait pu faire un pharmacien, avec ses produits guérisseurs, plus toxiques que bénéfiques, pour le corps et l’espri...
textes issus d'ateliers d'écriture animés par Martin Chabert