dans le miroir un camion déformé aplati surgit lentement à l’intersection dévoilant lentement un panneau une indication un peu tordue au niveau de la flèche le métal rappé difforme peut-être un camion l’a-t-il embouti peut-être intentionnellement comme une correction après coup comme une demande de changement de direction le gravier du gravier sur le béton le gravier formant des petits tas sur la chaussée brusquement évités ou découverts trop tardivement dans un sursaut dans le fracas des vitres à en retirer sa tête le tronc chétif la multitude de troncs chétifs aux feuilles comme des doigts palmés qui remuent entre les deux voies rapides où tombent une à une les figues minuscules et vertes qu’on ne prend pas la peine d’éviter oh si elles étaient bien rouges et molles il y aurait du jus qui sortirait comme un épais sirop du petit trou qu’il y a sous elles alors on pourrait trouver plaisir à rouler dessus quitte à salir ses pneus (peut-on tâcher un pneu?) en attendant elles s’amoncellen...
textes issus d'ateliers d'écriture animés par Martin Chabert