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De part et d'autre des platanes, par Martin Chabert

de part et d’autre les platanes droits comme des poteaux 

des pierres blanches assombries par l’heure

quelle perspective s’offrait à lui cela se perdait 

se heurtait quelque part

façade grise 

béton mal aplati diverses croûte 

une jante salissante

quelques ombres qui se percutent 

elles s'avancent lentement parmi les objets sans obstacle s’arrêtent 

au sol comme une tasse de café qui se répand 

au bout de la rue là où la rencontre va avoir lieu 

la façade grise

comme blanchie maintenant nettoyée à mesure

soudain un chat au sommet d'une clôture cossue

attend droit comme un platane

les nuages au-dessus il va pleuvoir déjà le chat n’est plus là

la rue est vide 

le bâtiment au crépis approche les nuances de gris apparaissent

la rangée de petits poteaux 

une ouverture une fermeture une ouverture je suis en avance 

la voiture se gare

le chat qui m’a suivi

j’ai eu un petit accident