de part et d’autre les platanes droits comme des poteaux alignés
courraient le long des pierres blanches assombries
par l’heure tardive quelle perspective s’offrait à lui cela se perdait
se heurtait quelque part au loin contre cette façade grise perdue
sur le béton aplati de frais sur le trottoir sur la route
avait roulé par terre une jante reposant à plat cachant
sa marque fuligineuse peut-être de luxe d’après le contexte local
mais souillant le voisinage les ombres lentes percutant les objets
les ombres avancent lentement sans obstacle s’arrêtent
se répandent au sol comme une tasse de café s’évasent
au bout de la rue là où la rencontre va avoir lieu là où
la façade attend blanchie par l’arrivée imminente comme
nettoyée en mesure un sommet pointu une clôture cossue un chat
y attend regarde fixe les lances vertes foncées comme les platanes
au-dessus à peine découpés sur les nuages glissant gris ouverts
il va pleuvoir avant d’arriver peut-être vite déjà le chat n’est plus là le ciel
paraissant vide comme la rue vide malgré les nuages bien présents
où s’abriter ? le bâtiment au crépis maintenant les nuances
de gris apparaissent les petits poteaux amorcent
une ouverture ou une fermeture comme un portique je suis le premier
les murs muets interdits la voiture garée loin maintenant
je suis seul où sont-ils on dirait qu’il n’y a personne si je m’avance
la porte va-t-elle s’ouvrir ou coulisser vers un espace climatisé
tout est vide sauf le chat qui m’a suivi j’ai roulé jusqu’ici seul
j’ai eu un petit accident j’espère qu’ils n’ont pas annulé sans prévenir
j’attends
octobre 2021