Des montagnes de vêtements
Posés à même le sol
On pourrait s’y enfouir
On pourrait s’y enfuir
Présences multicolores
Sous une avalanche de motifs
Camouflages quotidiens
Pour ne pas se perdre de vue.
On veut savoir l’origine
La raison de cette présence
L’appartenance.
Unique ou multiple ?
La montagne s’ouvre,
Serait-ce un volcan ?
Des éléments en jaillissent
Des couleurs vives s’en échappent
On cherche la perle rare
Des strass scintillent
Des mains s’affolent,
Des cris résonnent
Victoire de l’avoir trouvée !
Désespoir de l’avoir perdue
Dans tout ce tas,
Je cherche mon histoire
Je reconnais des tissus
Des personnes chéries
Je me souviens
Des moments vécus
Il faut que je touche, je renifle
Ces matières naturelles.
Je m’imprègne
Des odeurs, des parfums que je reconnais.
Je sais des histoires
Celles du labeur et de la vie qui passe
Je les retrouve
Dans une veste usée aux coudes
Dans un pantalon rapiécé
Qui fera bien encore une saison ou deux.
Dans ces montagnes de vêtements posés à même le sol
Combien de vies sont passées ?
J’ignore la géologie, l’histoire
Je vois la vie
Et la mort
Selon mon humeur.
25 mars 2024
(A lire de façon classique ou en colonne.)
textes issus d'ateliers d'écriture animés par Martin Chabert