'Il est des histoires que l'on se raconte au coin du feu,
Point destinées à des gens pieux,
Au risque que la peur se lise dans leur yeux.
Il était un petit garçon aux yeux bien ouverts,
Le plus jeune des trois compères,
Qui parti à l'aventure avec le reste de ses frères.
Ils s'en allèrent s'amuser dans un marais ensorcelé,
Sans se douter que des créatures maléfiques y vivait, et qu'ils devaient s'en méfier !
S'amusant comme des enfants,
Ce qu'ils étaient au demeurant,
Étant aveugles au changement de direction du vent.
Un mystérieux renégat les réprimanda de venir jouer là,
Car rien ne leur en donnait le droit.
Après avoir subi quelques moqueries bien réparties,
Le sorcier révéla sa perfidie :
Il décida qu'ils seraient maudits et que leur histoire serait une tragédie.
Car, ce que voulait le sorcier, était d'absorber les années de ces pauvres entêtés,
Pour pouvoir vivre à jamais,
Ce qu'ignoraient ces enfants mal élevés.
Le sorcier expérimenté, les transformerait en une créature que tous détestaient et redoutaient.
- Pour m'avoir dérangé, je vous condamne à dévorer la chair humaine que vous trouverez !
Gare à vous si vous tentez de me duper !
Mais, dans cet événement, les trois frères oublièrent sciemment, les conditions de leur ensorcellement.
Ils décampèrent rapidement, apeurés par cet être malodorant.ils se transformèrent sur le champs.
Les trois frères rentrèrent voir leur mère pour qu'elle mette fin à leur calvaire.
À leur vu, elle cassa un verre et les chassa, armée d'une hache de guerre.
Le plus âgé de tous souhaitait qu'on vienne à leur rescousse, car il avait encore un peu la frousse... Quand ils virent, une poule rousse.
Elle caquetait comme un perroquet qui avait le hoquet et son odeur était à tomber.
Elle finit donc dévorée par ce dernier.
Il tomba raide comme un piquet,
La poule dans le gosier, les deux frères s'empressèrent de l'enterrer,
Sans qu'il n'ait eu le temps de digérer.
Vint le troisième matin, où les ours, pas très malins,
S'arrêtèrent à la croisée des chemins
Pour rencontrer leur destin.
Leur route rencontra celle d'un chinchilla,
Pas bien gras, quoi qu'un peu bêta.
Il finit en repas pour le plus bête des trois.
Il finit par terre, colle son précédent frère,
Rassasié par ce repas délétère.
Ne resta qu'un ourson, que la faim rendait grognon,
Il aurait même avaler un oignon,
le pauvre chaton!
Affamé et épuisé, il attendait que la mort vienne le faucher,
Quand les derniers mots du sorciers, dans sa tête, vibrent résonner :
- "de la chair humaine il devra dévorer."
Sur son chemin, il croisa des gens viens,
Un petit couple qui vendait du pain.
"- Si je venais à verser le sang de ces innocents,
Je serai quelqu'un de décadent "
Sur cette pensée éclairée,
Le petit accéléra ses foulées pour ne plus être tenté.
Alors qu'il croyait s'en être tiré et son âme épargnée,
Le dernier des condamnés rencontra un fermier qui sentait le fumier.
"- Vint donc avec moi ! Nous organisons des tournois, tu pourras te payer une tranche d'oie!"
Il le suivit malgré lui,
Inquiet de rester en vie et curieux de ce mystérieux défi.
Les enfants ne devraient jamais avoir à faire de choix pour assurer leur survie.
On lui expliqua les règles du jeu :
Il devait survivre aux requins bleus et
Éviter les geysers de feu, le reste,
Était entre les mains de Dieu.
Bon gré, mal gré, il s'élança dans cette épopée,
Aux côtés d'hommes forts musclés,
Qui finirent tous calcinés.
Le pauvre ours rescapé fut vite rattrapé
Par l'appétit qui le tenaillait et
Salivait en humant l'odeur de la chair brûlée.
Il ne put se résoudre à en manger.
Mais non loin, le malin magicien,
Avait gardé un oeil sur le dernier coquin,
Mordant son poing en le voyant refouler ses besoins.
Il apparut devant l'ingénu,
Usant de passe-passe incongrus,
Pour le convaincre de manger sans retenu.
Les larmes aux yeux, le petit peureux s'appitoie sur son sort malheureux,
S'excusant d'avoir été aussi irrespectueux.
Voilà que le sort s'inversait,
De victime, il était passé à celui de boucher,
Ce magicien bien embêté.
Devait-il continuer à se venger ?
Il réfléchit un moment, et finalement,
Lui proposa le marché suivant :
- contre ton temps, je te retransformerai comme avant, prends bien le temps de peser les tenants et les aboutissants !
Sans tarder, le petit ours accepta sans rechigner,
Soulagé de pouvoir retrouver la vie qu'il avait laissé.
Puis, comme il était venu,
L'uluberlu disparu, et le petit garçon échangea sa peau contre une peau nue.
Il rentra chez lui, où il fut bien accueilli,
Dernier enfant d'une famille bien démunie.
Cependant, le lendemain en se réveillant,
Il se trouva à l'étroit dans ses vêtements.
Il courut trouver sa maman pour qu'elle l'aide à comprendre ce rebondissement.,
Quand elle lui dit en chuchotant :
- Tu as des cheveux blancs maintenant.
Le pauvre vieillard compris bien trop tard,
Qu'il avait consenti à ce cauchemar.
Chaque jour il chercha le malin,
Pour qu'il défasse les liens de ce cruel destin, qui ne pouvait être le sien.
Il le trouva par hasard,
Cet homme à la face de têtard et aussi vif qu'un jaguar,
Ce que le vieillard était au départ.
À cette pensée, il entra dans une rage noire.
"- Rends moi ce que tu m'as volé, ou je te le ferai payer !" Dit le vieillard en désignant l'accusé.
Finalement, la maman apparut derrière son enfant devenu grand,
Pour supplier le mécréant de briser son serment.
Que devra-t-elle encore donner,
Celle qui avait déjà tant sacrifié ?
"- Tu as eu des polissons que j'ai changé en oursons,
Car tu leur as donné une bien mauvaise éducation.
T'occuper de ce vieillard sera ta punition !"
Tel furent les derniers mots du malin,
Avant de disparaitre colle un vaurien.
Quelle est la morale de cette fin ?
Nous sommes tous le reflet de ce que nos parents nous ont enseignés.
Ils ne sont pas tous à blâmer,
Car nous pouvons aussi créer notre propre destinée "
Fin !
textes issus d'ateliers d'écriture animés par Martin Chabert