Accéder au contenu principal

Articles

A propos de ce blog

Ce blog entend donner un lieu de publication aux textes écrits par les participants des ateliers d'écriture animés par Martin Chabert pour l'association Arutam . Vous pouvez retrouver toutes les informations sur les ateliers en cours sur le site ecrireavec.com . >>> Afin de soumettre un texte à publication , veuillez vous assurer : que le texte a bien été écrit ou récrit dans le cadre ou dans la continuité d'un atelier, que l'orthographe et la ponctuation ont bien été revus et corrigés, que le texte respecte les limitations de la liberté d'expression.  Vous pouvez ensuite soumettre votre texte en format texte (et non .pdf) à l'adresse martin@ecrireavec.com .  Dès acceptation, il sera publié tel quel , sans retouche ni correction, et retiré du blog sur simple demande.   Martin Chabert vit à Marseille où il se consacre à l’écriture, à l’animation d’ateliers et à l’enseignement. Il coordonne les activités culturelles et artistiques de l’association ...
Articles récents

Tinou, fille des rues, par Anny Galopin et Christelle Gallego

C’était l’hiver. Alors que j'étais à la recherche d’un poêle à charbon pour réchauffer mon espace de vie, avec quelque chose d’un peu vieillot, je fus saisie par une image et une scène étonnante : une jeune femme avec une chatte dans son sac à main, entrait dans le magasin où les flammes d’un appareil de chauffage avaient retenu mon attention. Que venait-elle faire là ainsi accompagner ? Minette était le nom de l’animal inscrit sur le sac à main… À cette appellation qui ne prêtait pas à confusion, était associé un autre nom Tinou. Pour moi, il n’y avait aucun doute. Ce deuxième nom était celui de la jeune femme, maîtresse, incontestée et incontestable de minette. Tinou, Tinette, la Tinoune, la fille facile, la granduche, la blondasse du coin de la rue, la matronne, la patronne, la yeux bleus amandes, celle du 54 rue Andre Antoine, la bonsoir c’est combien, Fille des rues, des trottoirs, des pavés, des on l’aime bien, Tinou, elle est si belle et si gentille, on l’aime bien qui ça ? ...

Pour un futur heureux, de Anny Galopin

Il était une fois Une rêveuse Accrochée à son rêve ! Le rêve et elle s’aimaient si fort Qu’ils s’épousèrent Et eurent beaucoup d’enfants… Les petits rêves se promenaient partout. Ils se faisaient parfois attraper Par un promeneur égaré Qui avait besoin d’aide pour rêver… C’était alors un nouveau départ, Un départ de rêve ! Regarde bien autour de toi. Il y a peut-être le rêve que tu attends… « Que diriez-vous de déjeuner avec moi, si je m’engage à payer la note ? » Il s’était approché de sa table, alors qu’elle prenait tranquillement un café. Le lieu ne prêtait pas à confusion, dans le sens d’une recherche de rencontre : incolore, inodore et sans saveur ! C’était un lieu tout à fait ordinaire, agréable à fréquenter par toute personne qui aimait se poser pour prendre un peu de bon temps, sans se poser de question incongrue. Tranquillité et sérénité absolues… L’homme n’avait rien d’un voyou, bien au contraire. On pouvait dire qu’il faisait bon chic, bon genre. Bien sous tout rapport ! N’é...

Qu'est-ce que tu fais ?, par Sabine Fazekas

Je ne fais rien ! C'est pas facile ! C'est pas facile à dire ! C'est pas facile de répondre cette réponse… Je ne fais rien ! C'est pas facile ! C'est pas facile à dire ! C'est pas facile de répondre cette réponse… Car, en fait, je fais tout le temps : Je fais des choses, je fais pleins de choses, Je fais tellement de choses… Que les dire, juste une ou deux, je me réduis Et tu me cases ! Alors j'ai cherché une réponse pour convenir aux gens Et j'ai trouvé une réponse pour que l'on me foute la paix : Je dis que je suis en télétravail ! Je ne fais rien ! C'est pas facile ! C'est pas facile à dire ! C'est pas facile de répondre cette réponse... Car, en fait, je fais tout le temps : Je fais des choses, je fais pleins de choses, Je fais tellement de choses… Que les dire, juste une ou deux, je me réduis Et tu me cases ! Que les dire, plus de dix, je t'impressionne Et tu ne comprends rien ! Alors j'ai cherché une ré...

Tout devient clair maintenant, par Christelle Gallego

Celui avant l’aimait mieux, l’aimait plus fort. Il devait adorer ses collants verts lui. Elle est lascive, méridienne pourpre et dévore le livre de celui qui… Elle rit comme une tordue, et j’ai envie de lui tordre le cou, à l’autre, et de brûler une à une les feuilles dans l’âtre. Elle est belle, putain qu’elle est belle ! La couverture patchwork sur les cuisses, celle tricotée par sa mère, qu’elle ne lave plus jamais. Son thé au jasmin qui embaume la paille japonaise soleil des murs. Son chignon mi-fait, mi à faire. Une baguette du resto aux saveurs du dragon dans les cheveux. Connaître par cœur le mouvement qu’ils font, tels des derviches tourneurs capillaires infinis. Si elle se retourne, c’est qu’elle m’aime vraiment ! Dans 3, 2,1 Elle me sourit, Jackpot ! J’ai gagné le super bonus ! Un baiser au coin de la joue, au bord des lèvres, à la frontière du rêve et l’interstice de l’amour. Moi, je la regarde comme une louve, comme La Joconde, je ne suis qu’une larve de Brive-la-Gaillarde....

Ma place, par Nathalie Leclère

Ça va, vous êtes bien à votre place ? Mais comment avez-vous su que c’était votre place ? Je veux dire que c’était vraiment votre place là ? Je vous demande ça parce que je sais qu’ici c’est placement libre et moi, ça m’a toujours mise mal à l’aise le placement libre. Mais vous, ça va ? Vous avez choisi, librement, et vous avez pensé que là, précisément, ce serait une bonne place. Remarquez, juste à côté, le point de vue est sensiblement le même, le siège pas moins confortable mais ce n’est pas là… c’est juste à côté. Et pourquoi pas carrément plus haut ? ou plus à droite, plus à gauche ? Vous aviez le choix puisque… c’est placement libre. Vous voyez moi, je préfère quand c’est numéroté. Au moins y’a pas d’question à se poser, pas de choix à faire, pas d’arbitrage ni de compromis. C’est là où on m’a dit de me mettre, c’est comme ça, c’est simple. Et puis c’est quand même bien pratique d’être placé par d’autres ; on n’a pas peur d’être déplacé, de prend...

Un matin au café de la place, par Renée Zuza

Les habitants de mon quartier se décomposent en petits échantillons variés qui s’observent idéalement au café de la place :  La couche bobo surnage ! puis il y a : Les marseillais traaanquilles ! ... Les familles du coin Les personnes âgées ou seules Les étrangers ou nouveaux venus Mais c’est cette première catégorie qui m’intrigue le plus, succédanée des premiers bobos qui, il y a 10 ans, semblaient encore énigmatiques : Comme c’est étrange à quel point on sent maintenant une uniformisation des attitudes, des looks, du langage et des manières idiomatiques... qui tous se tiennent dans un juste milieu, une moyenne, et semblent offrir à notre regard la bonne mesure de toutes choses. Quel tableau placide et joyeux, où flotte l’idée de bien-être, de valeurs refuges, d’efforts consentis, d’honnête prospérité.   Est-ce cela qu’on appelle bien-pensant ou politiquement correct, je ne sais pas, mais c’est un phénomène étrange que.... cette bonne mesure en tout...